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Sous le Grand Sapin  avec Renée-Jeanne.

Renée-Jeanne Mignard (C)

 

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JOURS DE FÊTES

La cité resplendit en cette fin d’année.
La grand-rue s’est parée de superbes décors.
Place de la mairie, le soir illuminée,
Se dresse le sapin, vêtu de pourpre et d’or.

Il n’est pas un balcon, pas une devanture
Qui ne fasse peau neuve en ces jours merveilleux.
Les vitrines ont mis leurs plus belles parures,
Que l’enfant ébloui va dévorer des yeux.

Aux portes des maisons s’accrochent les couronnes.
C’est un rite obligé, la coutume le veut.
A l’église là-bas, le clocher carillonne,
Ajoutant à la joie de ces moments heureux.

Bras chargés de cadeaux, la mine épanouie,
Les badauds affairés marchent à pas pressés.
Puis ils s’en vont quérir, en longues théories,
La bûche de Noël et les marrons glacés. 

Dans un grand vent d’amour la fête nous entraîne.
Qu’importe si l’hiver impose sa rigueur.
Cette trêve bénie nous fait l’humeur sereine,
On aime tout le monde, et l’on a chaud au cœur.

Dans quelque temps d’ici, les flonflons, les surprises,
Ne seront plus pour nous que tendre souvenir.
Pour l’heure, bonnes gens, souffrez que je vous dise,
Avec mes meilleurs vœux, bonne année à venir.

 

 

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L'ORANGE              

C’était dans les hivers de mes jeunes années,
Quand innocente encor, et le cœur en émoi,
Je mettais mes chaussons devant la cheminée
Pour vivre la magie des Noëls d’autrefois.

Il y avait longtemps que selon la coutume,
J’avais écrit déjà au vieillard généreux.
Lorsque je regagnais mon douillet lit de plume,
Je ne voyais que lui dans mes rêves heureux.

Parmi tous les cadeaux et toutes les merveilles
Que le matin suivant je devais découvrir,
C’est une simple orange, à la robe vermeille
Qui me causait alors le plus grand des plaisirs.

A cette époque là, il était impensable
De la pouvoir goûter tout au long des saisons.
Elle ne m’en semblait que bien plus délectable,
Je ne la recevais qu’à cette occasion.

Je la faisais durer au-delà du possible,
Je ne la dégustais que petit à petit,
Retardant ce moment de regret indicible
Qui me faisait haïr mon coupable appétit.

Il y a maintenant de nombreuses bougies
Accrochées aux rameaux de l’arbre de mes jours.
Je ressens quelquefois un peu de nostalgie,
Car le temps s’est enfui comme ruisseau qui court.

Mais des beaux souvenirs de mes jeunes années,
A l’heure de l’enfant et de l’étoile au ciel,
C’est une simple orange, à peine enrubannée,
Qui a gardé pour moi le parfum de Noël.

 

 

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RÊVE DE NOËL

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Auprès du grand sapin, tout couvert de guirlandes,
Ses branches étoilées brillant de mille feux,
A l’heure où le vieillard revêt sa houppelande,
L’enfant s’est endormi, du rêve plein les yeux.

Il n’a pas entendu les soupirs de la bise
Le clocher qui tintait depuis l’après-dîner,
Les cortèges joyeux se rendant à l’église
Pour fêter à minuit le divin nouveau-né

Devant l’âtre accueillant où danse une flambée
On a posé chaussons, bottines et sabots,
Sagement alignés sitôt la nuit tombée
Pour recevoir jouets, chocolats et cadeaux

Il va rêver, l’enfant, qu’il est sur un nuage.
Que le monde est petit quand on est tout là-haut !
Le bonhomme aux yeux doux, au paisible visage
Lui permet de mener les rennes du traîneau.

L’attelage enchanté, tout nimbé de lumière
Galope dans le ciel au son de ses grelots
Dans chaque cheminée, palais, humble chaumière,
Le bon père descend, sa hotte sur le dos

Il est heureux, l’enfant, plein de reconnaissance
D’avoir été choisi pour ce noble parcours
Il se dit que peut-être,  avec un peu de chance,
Le monde de demain ne sera plus qu’amour.

Auprès du grand sapin scintillant de guirlandes,
De boules argentées aux couleurs d’arc-en-ciel
Alors que le vent fou s’acharne sur la lande,
Un enfant va bercer son rêve de Noël.

 

 

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