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Dans l'Herbe de Souvemirs

(Partie 1)

Recueil poétique de Thalie©

                                    Une bonne odeur de tarte aux pommes

Flotte dans la maison…

La pluie et le vent cognent au carreau,

La chatte dort, lovée au douillet du lit…

 

Novembre endeuillé

Etire son long manteau de nuit

Sur la ville…

Ritournelle de l’absence

Qui encombre nos têtes

Et ne s’avoue jamais vaincue…

 

Comment vivre l’éloignement des âmes

Au jour le jour sans s’éloigner soi-même

De l’essentiel ?…

Comment traduire le temps qui s’enfuit

Sans prononcer le manque ?

 

Novembre roux

Est une blessure qui ne guérira pas

Pour l’enfant qui sanglote

Dans l’ombre de l’homme…

 

Que faire de tout ce vide

Qui déborde de soi ?

Que faire de ce silence

Qui ne nous appartient pas ?

 

Novembre noir

Comme l’hirondelle

Là-haut dans le ciel…

 

Derrière la fenêtre

Une silhouette bouge…

 

Ce soir, mon amour,

Il y aura de la tarte aux pommes

Et un poème

Pour consoler l’enfance…

 

 

                                                             Pour ce 22 novembre 2007

Que faire de ce temps que la vie nous offre, penchée sur notre berceau ?

Si ce n’est le prendre à pleines mains et le semer au gré du vent et des rencontres…

L’attirer à soi et s’en faire un royaume pour les hivers du cœur…

L’enrubanner de jolis mots, de silences suspendus, de rires en grelot et de désuets sanglots…

 

Que faire de ce temps que les ans nous reprennent au soleil de midi ?

Si ce n’est le croquer à pleines dents… vite… très vite… car il passe si fugace et ne repasse hélas…

L’embrasser d’un regard et le ranger dans un coin de mémoire pour s’en souvenir… plus tard…

Le coucher sur le papier, à force de poèmes, de métaphores l’enfanter pour l’éternité entière…

 

Que faire de ce temps qu’il nous reste ?

Si ce n’est l’encourager… à rester.

                                  Un piano saigne dans la nuit

Et le passé s’en revient

Toquer à la porte des souvenirs…

La vie n’est rien
        D’autre qu’une partition raturée

Où la mémoire ébauche un semblant de bonheur,
        Dans l’espoir de voir capituler le chagrin et le manque

Amoncelés au cadran des heures…

 

Un piano allume la nuit

Comme une chandelle le visage défunt…

Le jour s’agenouille et le ciel bleuit à la fenêtre du jardin…

 

Mouillés de pluie, les yeux s’attardent au cœur de l’ennui…

 

C’est une fêlure étrange qui revêt l’instant…

 

Des fantômes logent dans la maison de mon âme et comblent, comme ils peuvent, le vide de l’absence…

 

Que m’importe qu’ils s’abreuvent à l’encre de mes maux… ils m’offrent une seconde chance… d’aimer… loin des miroirs et des montres qui dévastent les corps et capturent l’être.

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