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À un insensible

Ma rivière, l'Indre, en automne.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Musique: Michel Pépé: La sagesse du chêne

Ne parle pas d’amour, toi, qui jamais encore
N’a  parfois pris  le temps d’écouter un oiseau,
Que laisse indifférent la beauté de l’aurore,
Le parfum de la rose, ou le gel du ruisseau.

 

Tu marches le front bas, sans redresser la tête,
Tu poursuis ton chemin sans observer, sans voir
Tous les trésors qui sont offerts à notre quête,
Tu n’en sais rien, comment pourrais-tu le savoir ?

 

Tu n’as pas un regard pour l’ormeau qui bourgeonne,
Pas plus que pour la fleur  qui va s’épanouir.
Tu ne sais même pas que l’érable d’automne
Revêt mille couleurs avant  de s’endormir.

 

As-tu déjà rêvé sur les berges de l’Indre,
A l’heure où le soleil darde ses premiers feux?
Miroir aux reflets  d’or, dans ce décor à peindre,
Notre douce rivière est merveille à nos yeux.

 

La splendeur d’un jardin va te laisser de marbre,
Parcourir un sous-bois ne t’a jamais ému,
Quand gazouille un pinson sur la branche d’un arbre,

Cela t’importe peu, tu n’as rien entendu.

Pourtant ne crois-tu pas que dans ce monde infâme,
Aimer ce qui est beau peut consoler de tout?
Il faut donner au cœur l’extase qu’il réclame,
Le tien reste muet, il est vide surtout.

 

Et tu vivras ton temps sans que dame Nature,
N’ait éveillé en toi l’émoi, pas un seul jour.
Tu t’en moques, dis-tu, j’en accepte l’augure,
Mais alors, s’il te plaît, ne parle pas d’amour.

 

 

Renée-Jeanne Mignard

25 août 2013 (C)

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